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Today’s special

Le quotidien comme preuve d’affection, manger ensemble, comme un rituel, une promesse. Une relation amoureuse qui se tisse autour des plaisirs de la table et s’y dénoue également, ne plus avoir (le) goût de l’autre. C’est tout ça que nous raconte Today’s special.

Les merveilleux dessins de Melek Zertal accompagnent avec douceur et mélancolie cette histoire d’amour, de cœur brisé et d’œufs mimosa.

Il y a longtemps que je t’aime

Annie se retrouve seule sur une île déserte après une violente tempête. Elle qui souhaitait une aventure pour écrire se retrouve à devoir survivre dans ce milieu hostile. Face à elle-même et sa solitude elle va trouver l’espace pour questionner sa relation avec son compagnon, Alain, sur l’amour et le désir. Peut-être que sur cette île pas si déserte que ça elle trouvera le moyen de s’émanciper.

Magnifique dans le fond comme dans la forme, Marie Spénale nous offre en plus de ça un personnage féminin (âgé et désirant, ce que l’on ne voit pas assez !) d’une grande profondeur.

Des fourmis dans les jambes

Deux histoires d’errance, d’attente(s), d’annonces dans ce lieu si particulier de hall d’aéroport. Des histoires qui couvent dans la cohue, entre jour et nuit, dans la lumière du petit matin on s’endort sur un banc inconfortable, on se perd dans les galeries marchandes au crépuscule, paiement sans contact, vie en suspens.

Immense coup de cœur pour cette magnifique bande dessinée, entre rêve et salle d’attente.

Les Indomptés

Blutch s’empare de la figure quasi mythologique de Lucky Luke pour nous livrer un album à la juste croisée des chemins entre œuvre personnelle et hommage au style inimitable de Morris. Sans jamais chercher à singer ce dernier, Blutch garde son sens du rythme et son humour implacables.

Dans le flot des reprises (oubliables pour la plupart) des monuments de la BD franco-belge, un album à part, cadeau idéal pour les grands et les petits.

À noter le fabuleux travail de Daniel Blancou à la couleur.

Et pour les amateurs du trait de Blutch une superbe édition (limitée) en noir et blanc et format strips.

La Distinction

Un jeune professeur décide d’enseigner à ses élèves de lycée la Distinction de Pierre Bourdieu. Il développe par des exemples concrets les concepts fondamentaux du grand sociologue français. Chacun et chacune va venir interroger sa classe sociale et ses propres goûts, quitte à venir bousculer leur famille.

Passionnante relecture contemporaine de ce classique de la sociologie, cette bande dessinée permet d’appréhender les, parfois complexes, théories de Bourdieu.

Super intéressant !

Papa ou le Francky

Franck, le père de l’auteur a de la suite dans les idées, toujours à chipoter, ou réparer quelque chose à l’aide de ses huit perceuses différentes. Incorrigible bricoleur, cuisinier créatif, peintre daltonien, c’est un papa (extra)ordinaire. Ses aventures sont un régal de drôlerie, tant absurdes qu’attendrissantes.

Une bd éditée chez la formidable maison Éditions Exemplaire.

Un coup de cœur de Charlotte.

Sans panique

La jeune Romie est la seule rescapée d’un accident. Elle est rescapée sur une île dont les habitants sont étrangement apathiques. Même Danaé, la jeune fille de la famille qui l’a recueillie, ne ressent rien à l’annonce de la météorite fonçant droit sur l’île. Romie, elle, est traversée de nombreux sentiments. Réussira-t-elle à convaincre les insulaires de sauver leur peau ?

Très touchante (et drôle !) première bande dessinée de Coline Hégron qui est traversée de belles questions, un récit d’apprentissage et d’amitié.

Nous sommes tout autant séduites par l’harmonie des couleurs et les dessins de l’autrice. Tout est beau !

Le Livre oracle

Xavier Bouyssou, oracle contemporain, nous offre ses prophéties sur le monde de demain, avec malice et acidité. Une application de rencontre qui sait mieux que vous ce que vous cherchez et ce qu’il vous faut, le rap qui devient has-been, le style auteur de bande dessinée qui devient sexy, un monde sous algorithmes, 100% crypto.

Drôles et inquiétantes, ces visions du futur sont un délice.

Merci cher oracle !

Sofia Kovalevskaïa

Woah !

Roman graphique autour de la vie de la mathématicienne russe Sofia Kovalevskaïa. Passionnante et passionnée !

Elle et sa sœur voient plus loin que leur condition de jeunes femmes (à marier) qui les enferme. Elles tentent chacune à leur façon de se défaire de leur destinée noble et paisible. Sofia va surmonter les épreuves pour vivre la vie d’intellectuelle dont elle a les ambitions. Enthousiasmantes et révolutionnaires, Sofia et sa sœur sont d’une modernité folle !

Les superbes dessins d’Alice Milani sont aussi inventifs que les personnages dont ils racontent la vie !

Coup de cœur de Charlotte.

Jim

À travers ses magnifiques dessins et ses mots François Schuiten rend hommage à son chien disparu, Jim.

Par cet ouvrage, l’auteur illustre à merveille le lien puissant, indéfectible que lient les animaux – de compagnie, mais le mot est trop réducteur – et les humains.

Troublant. Magnifique.

Bottleneck

D’une grande beauté graphique, cette première bande dessinée de Marco Quadri est une ode aux errances contemporaines.

Un roman graphique choral, où la mélancolie se mêle à l’absurde. On flotte, le cours d’une nuit presque inquiétante, à la rencontre de ces personnages.

Indescriptible, magnifique.

Un coup de cœur de Charlotte.

Motorossa

Après le décès de sa mère, Franca quitte Rome pour venir habiter chez son oncle et sa tante. Elle peine à trouver sa place dans ce petit village de Sardaigne. Silvio va lui faire découvrir les sensations grisantes de la moto. C’est une révélation ! Elle va dépenser tout son héritage dans une flamboyante Ducati rouge et s’inscrire à LA course régionale.

Sera-t-elle à la hauteur ? Les habitants vont-ils enfin la considérer comme une des leurs ? Va-t-elle repartir pour Rome ?

Une bande dessinée touchante, sur l’adolescence, les héritages, les peines et les passions, mais surtout sur comment surpasser son deuil.

Un coup de cœur de Charlotte.

Gratin de chat

Loulou et Nana s’ennuient, elles passent leur été dans la maison pavillonnaire avec leur mère. Les trois ont une relation particulière avec le chat, Chacha. Les tension grandissent et les crispations s’accumulent, surtout que Chacha a une attitude des plus ambiguës…

Gratin de chat est le portrait d’une famille que les non-dits traversent. Un univers étrange, teinté d’un humour acide, mêlé de suspicion, mais surtout un talent qui se confirme dans cette première bd d’Adèle Maury, la lauréate du prix jeune talent du Festival d’Angoulême 2020.

Dix ans

Dix ans, c’est le nombre d’années qu’il reste à la jeune narratrice atteinte de la mucoviscidose. Dix ans, c’est ce qu’il reste de temps pour sauver le vivant.

Dix ans, c’est une bande dessinée, un récit profond, une réflexion sur la vie, ses luttes, ses victoires et ses échecs.

Un ouvrage fort, militant où, comme souvent, l’intime se lie au politique.

C’est beau.

Hypericon

Teresa, jeune égyptologue ambitieuse, débarque à Berlin. Elle participe au montage d’une exposition sur la tombe de Toutankhamon. Son destin va être troublé par la rencontre de Ruben, jeune artiste oisif…

Sublime bande dessinée qui nous plonge dans l’Histoire et les tourments amoureux.

Magnifique !

Environnement toxique

Kate Beaton doit rembourser son prêt étudiant, elle part travailler dans l’extraction de pétrole des sables bitumeux dans l’ouest canadien. Loin de sa famille, seule, elle découvre un monde parallèle ultra masculin.

Kate nous raconte son quotidien (de femme) marqué par le harcèlement quotidien, alimenté de remarques et d’attitudes sexistes et misogynes. Avec un regard critique, elle interroge cet univers capitaliste qui broie l’environnement autant que les humains, avec des conditions de travail déplorables, imprégné de culture du viol.

Au fil des pages, les situations problématiques s’accumulent, l’oppression gagne. C’est un témoignage aussi éprouvant que nécessaire.

Une lecture choc, puissante, complexe, nécessaire.

Un coup de cœur de Charlotte.

Astra Nova

Nova est prête à embarquer pour une mission sans retour, pour explorer la planète L31. Elle qui vit recluse, entièrement dédiée à son projet, se voit contrainte de faire une fête d’adieu avant son départ. Elle se retrouve pour une ultime soirée avec ses « proches », trois ami.es qu’elle n’a pas vu.es depuis 15 ans…

Une bande dessinée qui questionne les choix de vie qu’on fait, ce qu’ils impliquent mais aussi l’amitié et la solitude.

Magnifique, touchant, une réussite.

L’Ami

Tomi est un adolescent timide et solitaire. Il va se lier d’amitié avec Féliks qui, lui, est beaucoup plus audacieux et turbulent. Leur amitié va être mise à l’épreuve quand Océane va se rapprocher de Tomi…

Une superbe bd dont le dessin impressionne de justesse, sur l’ennui, les zones périurbaines, les tourments adolescents et leurs violences.

Un grand coup de cœur de Charlotte.

Brancusi contre États-Unis

Cette bande dessinée reprend le procès (qui paraît improbable aujourd’hui) qui a opposé Constantin Brancusi aux États-Unis. En effet, une de ses œuvres, L’Oiseau, fut considérée comme un objet industriel et manufacturé. L’artiste porte plainte. Le procès va tourner autour de questions fondamentales autour de l’art et opposer la loi aux idées. Quel sera le rôle de ce procès dans la définition des contours de l’art moderne ?

Une bande dessinée absolument réussie, tant dans le fond que dans la forme.

Un coup de cœur de Christophe et Charlotte.

Eddie & Noé

Eddie & Noé sont deux adolescents, ensemble ils sèchent les cours pour participer aux manifestations pour le climat. Leur engagement va les pousser à faire des nouvelles rencontres. Nos deux amis sont aussi confrontés pour la première fois aux émois adolescents.

Une super bande dessinée, qui prend place à Bruxelles, sur l’engagement, l’amitié et l’amour. Nous attendons la suite avec impatience.

Un coup de cœur de Julie et Charlotte.

Les Fées scientifiques

En 2037, notre jeune héroïne, Zoa, est prête à tout pour un stage à Ecotopia, une des dernières réserves « naturelles » du monde. Notre étudiante en biologie va se retrouver par erreur à explorer le parc, elle va y faire des rencontres inattendues et instructives qui vont venir remettre en question ses croyances sur l’humain et l’environnement.

Une bande dessinée détonante, avec des intrigues, des aventures et véritablement enrichissante.

Un méga coup de cœur.

Les Contrées salées

Vonceil s’ennuie dans la ferme de ses parents, en Oklahoma.

Alors, quand son frère revient de la guerre des tranchées, elle y voit une formidable occasion de sortir de son quotidien. Mais ce n’est plus le même Elber qu’elle a connu. Quel secret cache-t-il ? Et qui est cette mystérieuse dame blanche ? Lorsque la sorcière, car s’en est une, empoisonne la source familiale en rendant l’eau salée, Vonceil sait ce qui lui reste à faire. Prête à tout pour sauver sa famille, elle part à la poursuite de la sorcière pour lever la malédiction.

Fabuleux récit initiatique, cette bande dessinée oscille avec délicatesse entre réalisme et conte de fées.

À lire dès 12 ans.

Momo

Momo vit avec sa grand-mère car son père est en mer. Elle passe des journées pleines d’aventures, petites bêtises et rencontres. Un événement va venir troubler sa vie.

Un album initiatique plein de tendresse, de chats et de solidarité. Impossible de ne pas verser une petite larme.

Violette contre Diablot1

Violette vient d’arriver au collège, très vite elle se fait remarquer pour ses lunettes magiques (si vous voulez savoir comment cette jeune fille s’est retrouvée avec ses lunettes, on ne peut que vous encourager à lire Violette et les lunettes magiques). Elle et ses ami.e.s découvrent tout un nouvel univers. Tout semble bien aller, jusqu’à ce que Violette commence à se faire harceler par un certain Diablot1, qui en plus lui vole ses précieuses lunettes !

Une super bd jeunesse sur l’amitié, l’entraide et le harcèlement.

Coup de cœur partagé de Julie et Charlotte.

À partir de 10 ans.

Le Poids des héros

David Sala explore son enfance dans les années 70, une enfance marquée par l’héritage d’une histoire familiale. À travers le récit qui lui est fait de la vie de ses grands-parents, son imaginaire va prendre forme pour lui permettre d’appréhender les zones d’ombres de l’histoire ( personnelle et avec un grand H ). Le talent de narration de David Sala se marie à merveille à celui de son illustration. Magnifique.

Des vivants

Au cœur de la résistance française lors de la seconde guerre mondiale, ce somptueux roman graphique nous intègre dans le Groupe du Musée de l’Homme, fondateur du journal clandestin Résistance.

C’est au plus proche de leurs vies, grâce à la lecture de correspondances, témoignages, tracts et autres souvenirs évoqués que Raphaël Meltz et Louise Moaty ont reconstitué un récit juste et d’une grande poésie, mis en forme par la virtuosité plastique des dessins de Simon Roussin.

On en ressort bouleversé et plein d’une colère saine, pleine de phrases remplies d’une soif de liberté et de justice – car « résister c’est déjà garder son cœur et son cerveau, mais c’est surtout agir ».

Le Grand vide

Dans une ville saturée de grattes-ciel, remplie de gens qui se croisent, habite Manel Naher. Chaque personne vivant dans ce monde doit avoir une présence pour survivre. Cette Présence est générée par la pensée des autres vers soi, même une petite seconde d’attention compte. Manel Naher, notre héroïne, est une personne parmi d’autres dans cette ville, elle va voir sa vie chamboulée et même mise en danger par la présence d’une autre Manel Naher, nouvelle star de la chanson. Il n’y a plus qu’une solution qui s’offre alors à elle pour survivre : tenter le voyage vers le Grand vide.

Premier album à l’écriture originale d’une science-fiction graphique et épurée, Léa Murawiec nous propose une lecture critique de notre société de l’attention et de la visibilité des réseaux sociaux.

Nous avons invité l’autrice en dédicace le 10 décembre à la librairie ! 🙂

Summer of Lave

Depuis une éruption volcanique, la vie des habitants de Kanematsu est bouleversée par sa reconversion en station thermale.

C’est l’été, et les deux amis inséparables Sakurajima l’excentrique et Takeshi le solitaire vont devoir faire face à de nombreuses difficultés : l’afflux de touristes dans la ville et les tourments de l’adolescence. Quel avenir auront-ils dans cette ville ? Une histoire idéale pour cet été, signée par des dessins à l’encre plein d’énergie !

(dès 14 ans)

Daruchan

Immense coup de cœur pour Daruchan de Lemon Haruna

Daruchan est un manga tout en couleur, d’une grande douceur et poésie.

On y raconte la vie ordinaire de Narumi Maruyama, jeune employée de bureau qui tente de trouver son rôle dans la société japonaise, puis la découverte d’elle et de ses propres désirs.

le gout de la nectarine

Le gout de la nectarine, Lai Lee,

Bron et Ray sont très amoureuses.  Mais Bron ne va pas bien. Chacune va se tourner vers sa famille pour trouver des réponses. Comment aimer quand on ne se s’est pas réparé ? Comment maintenir les liens avec les autres ?

Une très belle bande dessiner sur l’amour, la famille et le pardon.

Résine

Résine,  Elodie Shanta 

Résine est une sorcière, les habitants de son village le découvre! Résine s’enfuit avec son mari, ils s’installent ensemble à Floriboule. Mais très vite la vindicte populaire reprend… Une bande dessinée qui va à contre sens des idées reçues, et qui célèbre l’amitié, la sororité et le respect.   Dès 9ans

Eveils

Eveils,

Juliette Mancini 

Album de famille, journal intime, carnet de bord : Juliette Mancini y présente sa famille et son histoire, y révèle par touches de couleur et un graphisme intelligent toutes les interconnexions entre l’intime et le politique. Eveils est un album d’une grande poésie sur la conscience de soi et la conscience du monde.

Tomino la maudite

Tomino la maudite T.1, Suehiro Maruo 

Suehiro Maruo nous revient avec une nouvelle série en français explorant le Tokyo des années 1930 au japon à travers la vie des jumeaux Shoyu et Miso. Tour à tour abandonnés puis achetés par un cirque, nous découvrons avec eux les recoins les plus sombres du japon de l’entre-deux guerres. De tendres amitiés se déploient dans ce récit, souvent ombragées par des vils personnages aux intérêts douteux.

Toujours sous le signe «érotico-grotesque» que l’on connaît à l’auteur, Maruo revisite ici le genre du «freak-show» dans un dessin somptueux.

Bus de nuit

En rentrant chez ses parents à la campagne, notre narrateur doit rejoindre le dernier bus de nuit pour terminer son voyage et nous confie l’histoire de sa grand-mère. Entre rêve et réalité, entre la vie et la mort, nous poursuivons l’errance de personnages fantastiques, portraits des mondes reculés, voyage dans l’espace et dans le temps. Zuo Ma nous promène dans un univers noir et blanc foisonnant de mystère et de fantaisie.

Kent State

1970, Etats-Unis, Ohio, Kent.
Le campus de la ville est devenu une des plus grandes universités du Pays. Le clivage entre les habitants conservateurs et les étudiants pacifistes est de plus en plus tendu. De nombreuses manifestations et organisations se mettent en place et sont dissolues par le FBI, infiltré dans le campus. Les étudiants s’inquiètent de leur mobilisation au Vietnam, d’autres commencent à peine à prendre conscience de leur vie politique. Derf Backderf était enfant à cette époque et nous raconte les événements à travers l’histoire de plusieurs étudiants ayant perdu la vie lors de la fusillade du 4 mai 1970 à Kent. Un récit dense et richement documenté qui nous plonge dans une histoire où violence et injustice se répètent encore de nos jours.

L’arbre nu

L’histoire d’une jeune femme de 20 ans vivant à Séoul pendant la guerre de Corée.
Contrainte d’arrêter ses études pour travailler dans un magasin dédié aux GI, la vie morose
qu’elle traverse changera à la rencontre d’un nouveau collègue, un peintre, lui aussi
contraint de quitter sa passion pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses enfants.

Keum Suk Gendry-Kim nous offre l’adaptation libre d’un roman éponyme inédit en français
de Park Wan-Seo, grand classique de la littérature Coréenne.
Un roman graphique d’une
grande finesse, au trait libre et sensuel qui décrit la vie d’une femme, les horreurs de la
guerre, les familles déchirées et l’apprentissage de l’amour.

Le club des amis

Quel plaisir de retrouver Sophie Guerrive pour cet album jeunesse qui raconte l’enfance de Tulipe, Crocus, et Violette, ses personnages qu’on retrouve adultes dans la série « Tulipe ».
Une bande dessinée d’une grande douceur, avec beaucoup d’humour, d’amitié et de gâteaux.

1er volume à lire dès 6 ans

Apprendre à tomber

Noël adore Led Zepplin, surtout la chanson «iaeouey touelle». Il coule des jours heureux avec sa mère, jusqu’au jour où elle est victime d’un «avécé ». Depuis, Noël vit dans un centre «spécialisé». Dialogues incisifs et sentiments d’une grande justesse : Noël nous apprend à tomber avec lui dans un récit drôle et sensible. Mikaël Ross nous accompagne avec son dessin vif et joyeux au-delà du handicap mental, grâce à la rencontre de personnages très attachants.

Le Loup

Dès 16 ans

Après Ailefroid, bande dessinée autobiographique, nous repartons en montagne avec Jean-Marc Rochette. Cette fois ci, c’est du loup dont il sera question. En effet, cet ouvrage sert de support pour nous interroger sur la cohabitation berger, troupeaux et loup. Comment trouver ou pas un équilibre, qui est le plus légitime sur les alpages, comment protéger son troupeau et respecter le loup ? Car avant tout cette bande dessinée s’inspire du témoignage d’un berger de l’Oisans ou comment après avoir perdu 50 bêtes à cause du loup tout bascule. Palpitant !

Dans un rayon de soleil

Dans un futur intergalactique, Mia, adolescente taciturne commence un travail de rénovation de monument au sein d’un vaisseau spatial. Chaque membre de l’équipage porte un lourd secret, pourtant la vie suit son cours à travers des tâches précises et techniques.
Mia et ses coéquipières seront confrontées à leurs responsabilités. Dans un rayon de soleil, on découvre une histoire qui distille avec une grande justesse les déchirements affectifs. Après un premier récit autobiographique, Tillie Walden emploie le filtre de la science fiction pour nous livrer un long récit d’aventure teinté de nostalgie et de tendresse.

Le patient

Pierre, seul survivant d’un drame familial se réveille après plusieurs années de coma. Il est pris en charge par une psychologue, Anna Kieffer qui va l’aider à se souvenir. Pierre évoque un homme en noir qui hante ses souvenirs et ses rêves… Avec ce second roman graphique Timothée Le Boucher nous offre un thriller psychologique surprenant.

Ted, drôle de coco

Ted vit à toute vitesse, virevolte, attrape au vol les informations, les interactions avec les autres. Il glisse dans son pantalon, se jette dans le bus, bouscule et s’écrase au sol.

Ted est un jeune homme diagnostiqué du trouble autistique Asperger. Grâce à un vocabulaire coloré et foisonnant, Émilie Gleason tente de nous faire entrer dans la tête de Ted, et de sa perception du monde.

Un récit qui nous essouffle par son rythme frénétique et nous étourdit tellement on s’attache à ce drôle de Coco.

Sabrina

Sabrina a disparu. Son petit ami vit dans l’angoisse et l’attente du pire. Devenu apathique, ses parents lui proposent d’aller se changer les idées chez un ami d’enfance devenu militaire aux services des Renseignements. Ce dernier passe alors ses nuits à parcourir Internet
à la recherche de réponse sur Sabrina. Pris dans une véritable toile d’araignée, les proches de Sabrina ne s’imaginent pas jusqu’où iront les internautes dans leurs théories. Un récit tranchant à propos des travers des médias et des réseaux sociaux lorsqu’un drame personnel devient un fait divers commenté par des milliers d’anonymes. L’univers glaçant de Nick Drnaso, découvert grâce au subtil et âpre Beverly (2017), s’accorde avec la montéeen puissance des rumeurs court-circuitant le système judiciaire et le principe même de vie privée.

Vies parallèles: six histoires fantastiques

Nous sommes ailleurs. Passé, futur, futur antérieur ?
Scientifiques, explorateurs et fétards trainent encore un peu avant de dormir.
Au réveil, des rencontres extraterrestres et des amours insoupçonnés s’épanouissent. Dans ce recueil de récits d’Olivier Schrauwen se croisent des vies où le genre est multiple et les moyens de communiquer inédits.

Nous voici plongés dans les univers aux couleurs et aux traits virtuoses, aux mises en pages audacieuses et étourdissantes d’Olivier Schrauwen, lointain souvenir du Monde d’Edena de Moebius, et dont les questions métaphysiques sont toujours si actuelles. Six histoires fantastiques et parallèles à l’auteur et ses alter-ego, mais aussi parallèles aux nôtres, à nos croyances, nos coutumes et nos désirs.

Ce volume recueille six histoires mettant en scène les alter-ego de l’auteur, dont certains ayant déjà fait l’objet d’une publication. C’est le cas de Gris, publié en 2015 chez Arbitraire ou encore dans la revue Gouffre.

La fille du bureau de tabac: et autres nouvelles

Cette réédition comprend douze nouvelles prenant cours à Tokyo dans les années soixante et écrites dans les années septante. L’auteur prend des traits ici plus expressifs et satiriques pour nous narrer le quotidien de personnages pauvres qui tentent de s’en sortir malgré des conditions de vie difficile, l’augmentation du prix des loyers ou encore la difficulté de trouver un travail. On retrouve aussi plusieurs histoires mettant en scène Lady Happy, attachant personnage qui tente bon gré malgré d’aider les personnes se trouvant sur son chemin, faisant face aux difficultés avec la bonhomie qui la caractérise.

Entre chien et loup

Première bande dessinée de Zuo Ma publiée en français, ce volume compile douze récits oniriques et étranges se déroulant dans la Chine rurale contemporaine.
On y découvre le travail d’un auteur singulier et marquant, dressant le portrait fragmentaire de paysages traversés par les saisons, marqués par une urbanisation massive qui en déloge ses habitants. Un jeune homme citadin rendant visite à sa mère, des souvenirs d’enfance dans la région, cauchemars et légendes urbaines peuplent ce livre. Le dessin au trait, à la plume en noir et blanc réussit à rendre admirablement cette ambiance.

Holiday Junction: une anthologie

Ce titre de Shinzo Keigo rassemble sept courts récits pré-publiés dans des magazines et nous familiarise avec les différents registres narratifs de l’auteur.
Empreints d’une forme de mélancolie, l’auteur y dépeint des personnages aux aspirations secrètes, le temps d’un été propice aux rencontres. Le volume s’ouvre par Un jour de congé, où deux amis d’adolescence se retrouvent le temps d’une journée pour un match de tennis, mais nous raconte aussi la vie d’un frère et une sœur, la rencontre entre un homme âgé et une jeune fille, un an de la vie d’un chat, un récit sportif autour du triathlon, un récit plus SF autour de Godzilla et un récit dramatique, I do hate pretty girls.

Pittsburgh

Dans cette troisième bande dessinée de Frank Santoro, à ce jour inédite en langue originale, il tente de comprendre ce qui a poussé les parents à ne plus se saluer lorsqu’ils se croisent, depuis leur divorce.
Par le biais d’une enquête qui dévoile ses artifices il questionne son histoire familiale, ses mythes constitutifs, dans lesquels la véracité des faits est parfois indistinguable et dépeint la vie dans une ville au passé industriel, marquée par la crise économique et le manque de perspective d’avenir.
La spécificité du travail graphique réside dans sa forme, qui se présente comme une sorte de carnet de recherches, à l’aide de collages et l’utilisation de marqueurs aux couleurs pastels et saturées qui rendent une ambiance chaleureuse et forte.

Big kids

Big Kids c’est l’histoire d’un adolescent tout ce qu’il a de plus normal. Après sa journée de cours normale, il s’assied à table pour le repas familial, normal. Comme beaucoup d’êtres humains, il vit une relation amoureuse insatisfaisante, normal. Et puis un jour tout va changer.

Au delà des apparences, Micheal DeForge nous dévoile grâce à un nouveau vocabulaire graphique la poétique des sentiments et des émotions qui viennent troubler la perception du monde dans lequel il pensait vivre.

Eightball

Bonne nouvelle pour les amateurs comme pour les novices de l’œuvre de Daniel Clowes : Eightball, son comic book publié de 1989 à 2004 aux éditions Fantagraphics puis en France en 2009 aux éditions Cornelius est réédité, augmenté, revu et corrigé par l’auteur et s’intègre à la collection Solange, belles éditions au dos toilé. Malgré le changement de format, s’éloignant alors du format original du comic book, cet ouvrage reste l’occasion de redécouvrir l’univers emblématique de l’auteur : une peinture absurde et cynique de l’Amérique, qu’il s’autorise à décortiquer avec soin.

Angola Janga

Angola Janga, une histoire de Palmares nous retrace l’histoire de cet état brésilien rassemblant plus de 30.000 citoyens, créé par d’anciens esclaves qui s’enfuirent pour fonder des communautés libres, appelées quilombos. Situées dans la jungle, vivant en autarcie, ils luttèrent jusqu’en 1695 pour maintenir ces terres, malgré les attaques incessantes des Portugais et des Hollandais.

Par le biais de plusieurs personnages centraux puissants, dont Antonio Soares et Francisco dit Zumbi (qui inspirera la création du Dia da Consciência Negra), l’auteur nous donne un point d’accès à cette rébellion, l’un des évènements les plus marquants de la lutte contre l’oppression et contre le racisme au Brésil.

Deuxième bande-dessinée de Marcelo D’Salete parue en français, après Cumbe, parue aux éditions Ça et là en 2016 qui se composait de quatre courts récits, on retrouve son trait élégant et sa maitrise du dessin en noir et blanc.

Dans le noir

Dans cette première bande-dessinée publiée en français, avec un dessin au pinceau expressif, Daria Bodganska explore les expériences de travail de ce qu’elle appelle la génération précaire, à travers le prisme de son expérience. Étudiante aux Beaux-Arts de Malmö, arrivée de Pologne sans permis de séjour, elle trouve un emploi au noir dans un restaurant, jonglant avec ses études et un autre job de comptage de vélos. Payée une misère, se heurtant avec les difficultés administratives, elle entreprend un long travail pour dénoncer les conditions de travail des personnes sans papiers, exploitées par leurs employeurs malgré l’apparente qualité de vie reliée à la société suédoise.

Les frères Ukkometsola

Un autre récit venu de Finlande et aussi traduit par Kirsi Kinnunen, publié par L’employé du moi, mais dans un tout autre genre.

Les frères Ukkometsola se distinguent par leur grossièreté, leur saleté et leur tares à nul égal.  Arvo, le frère ainé, est bien décidé de sortir leur famille de la misère et veut sauver la ferme familiale. Pour ce faire, il décide de monter une entreprise de lait porcin et embauche ses deux frères, Arvi, un alcoolique invétéré et Aake, un étudiant lubrique et foireux.

Jarno Latva-Nikkola nous présente ce que le milieu rural de seconde zone peut produire de pire, dépeignant des personnages hauts en couleur, avec un dessin énergique qui forme une bande dessinée  loufoque qui rue dans les brancards.

Trophy Hunters

Trophy Hunters rassemble deux récits distincts qui résonnent pourtant dans leur association.

Elias revient dans son village natal pour l’enterrement de son frère et va rendre visite à son père, sa sœur et sa nièce Elin. Il vient de publier un livre à succès inspiré de son histoire familiale. La fin est proche, la deuxième histoire, suit deux étudiants en art dans la capitale, Elin et son ami.

Le style diffus rappelle certains auteurs scandinaves, son usage du crayon gris permet de dévoiler ou de renforcer certains aspects des images, avec une certaine finesse et des trouvailles graphiques.

Jakko Pallasvuo est un auteur et plasticien finlandais qu’on avait découvert grâce à ses publications Pure Shores et Easy Rider chez l’éditeur anglais Landfill editions.

Fukushima Devil Fish

Fukushima Devil Fish de Breakdown Press réunit plusieurs histoires courtes de Susumu Katsumata dont deux relatant les conditions de travail précaires des « gitans du nucléaire » employés pour nettoyer et maintenir les centrales nucléaires.

Dessinées plus de vingt ans avant l’accident de Fukushima et précédant le manga Au coeur de Fukushima, Katsumata y amorce déjà ses craintes et de vives critiques envers le nucléaire.

Ces récits avaient été précédemment publiés en français sous le titre Poissons en eaux troubles par le Lézard Noir en 2013.

La cantine de minuit I & II

La cantine de minuit est un restaurant ouvert tous les jours de minuit à sept heures du matin dans le quartier de Shinjuku à Tokyo. S’y croisent des personnages issus de toutes classes sociales. Prostituées, vedettes, policiers ou hommes d’affaires sont réunis au comptoir du tenancier à l’oreille attentive. À la carte ne sont affichés que quelques plats mais la singularité de l’établissement réside dans son concept, on y cuisine tout ce qu’on demande pourvu que les ingrédients soient disponibles. Chaque chapitre nous présente un repas et l’histoire reliée à celui qui la commande régulièrement, ainsi que les réactions que le plat suscite chez les autres clients qui s’empressent souvent d’en commander à leur tour. Un dessin sans fioriture et juste qui retranscrit avec précision les expressions et croque des personnages bien campés.

L’homme gribouillé

Nous sommes à Paris dans une ambiance grise, froide et pluvieuse où un matin tout va basculer dans la famille Couvreur. Max le corbeau vient réveiller les fantômes du passé. Betty Couvreur se lance avec sa fille dans une quête identitaire. Que vont-elles trouver ? Dans ce roman graphique, au récit à mi-chemin entre la légende urbaine et le polar fantastique, le scénario de Serge Lehman et le dessin de Frédérick Peeters se complètent à merveille et permet à l’histoire de rester inquiétante jusqu’au bout.

Spinning

Dès 15 ans. Tillie Walden a fait durant toute son enfance du patinage artistique de manière intensive. Maintenant qu’elle atteint l’adolescence, ce qui allait de soi ne l’est finalement plus et Tillie se questionne sur ce sport dans lequel elle ne se reconnaît pas. Magnifique bande dessinée autobiographique qui pourtant reste très pudique.

Journal d’Italie tome 2

Huit ans après la publication du premier volume, David B. opère un retour au journal d’Italie, qui a entretemps changé de continent. Il nous dresse en quelques actes le résultat de sa récolte d’histoires réalisée à Hong Kong et Osaka, histoires liées à des croyances et à des rencontres surnaturelles. Des fantômes criminels poursuivis  par un jeune policier, des kamis qui se fondent dans la foule et des récits de yokai parsèment cette bande dessinée.

Charivari

Les lecteurs francophones peuvent enfin découvrir le travail de Sasaki Maki grâce à Charivari, publié par les éditions Le Lézard Noir. Ce recueil compile plusieurs histoires courtes datant de 1967 à 1981 et rejoint dans nos armoires son prédécesseur anglais, Ding Dong Circus compilant les bandes dessinées datées de 1967 à 1974 et publié en 2015 par Breakdown Press. Sasaki Maki est un dessinateur japonais ayant débuté sa carrière dans les années 1960 dans Garo, revue devenue désormais culte. Il se démarque par une utilisation du langage originale, un goût pour l’absurde et l’intégration d’éléments de la pop culture. Il abandonne ensuite la bande dessinée pour se consacrer aux albums destinés à la jeunesse avec lesquels il récolte un franc succès au Japon. Bien que la maquette de l’édition française soit un peu décevante, on est ravis de voir cet auteur enfin traduit en français. Les deux éditions sont accompagnées d’un interview récente de l’auteur.

Supermutant Magic Academy

Dès 13 ans. Dans ce recueil tiré du blog mutantmagic.com, Jillian Tamaki nous raconte la vie d’adolescents d’un même lycée, des super mutants. Pas ces mutants que l’on connait bien aux pouvoirs super puissants et aux destins incroyables. Ces jeunes super mutants, souvent stigmatisés par leur apparence, font face à une violence plus discrète mais tout aussi difficile à supporter au quotidien. Le dessin virtuose de Jillian Tamaki nous immerge dans leurs aventures infra-ordinaires à travers des réflexions existentielles profondes, poétiques et souvent cinglantes sur le monde qui les entoure, révélant avec justesse la complexité du passage à l’âge adulte.

Tes yeux ont vu

Tes yeux ont vu aborde la relation entre une scientifique, le professeur Loew, et sa créature, Emmet.
Jérôme Dubois revisite dans cette très belle bande-dessinée les mythes de Frankenstein et du golem, avec des compositions audacieuses et un sens de la couleur acéré.

Jérôme Dubois est également l’auteur de JimJilBang, publié en 2014 par Cornélius et plus récemment de Citeruine paru en Octobre aux éditions Fidèle.

Tokyo Kaido, Tome 1 à 3

Cette nouvelle série de l’auteur de Chiisakobe s’articule autour d’une bande d’adolescents aux pouvoirs et aux troubles étranges. Hashi ne peut s’empêcher de dire la vérité, Hana a des orgasmes incontrôlés, Mari ne perçoit que les objets et Hideo est persuadé d’être un super-héros. Ces quatre enfants sont placés sous la tutelle du Dr Tamaki qui développe au fil des tomes une attitude mystérieuse. Avec son dessin précis et ses dialogues diffus, Mochizuki esquisse peu à peu une réflexion sur la marginalité dans la société japonaise et un récit résolument troublant.

Anarcoma

Les éditions Misma nous donnent à lire une compilation des aventures d’Anarcoma, publiées dans les années 80 dans la revue El Vibora. Le personnage d’Anarcoma, détective transsexuelle, arpente les rues de Barcelone en quête de la machine du professeur Onliyou, malgré les assauts sexuels et violents de ses adversaires. L’édition est précieusement conçue et agrémentée d’un texte édifiant
sur le contexte de parution. (Public Averti)

Tokyo Alien Bros

Deux extra-terrestres débarquent sur terre incognitos afin de déterminer si oui ou non leur race pourrait s’y installer. Si Fuyunosuke s’adapte avec brio au code de la société japonaise, pas sûr que son frère Natsutaro suive le rythme. Le dessin doux et lumineux de Keigo Shinzo nous plonge dans un récit bizarre, décalé, drôle et parfois glauque.

Patience

Après cinq ans d’attente, ce titre marque un tournant dans la carrière de Daniel Clowes avec un récit beaucoup plus « SF » mais aussi complexe d’un point de vue narratif.  On y retrouve un couple de jeunes américains se débattant avec leur spleen. Tout change le jour où Jack trouve sa femme assassinée en rentrant chez lui. Il est accusé à tort et plonge dans une spirale juridique tout en essayant de trouver le vrai coupable. Le récit se transforme alors en science fiction et explore de manière vertigineuse les voyages spatio-temporels.

Les Culottées, des femmes qui font que ce qu’elles veulent

Nous avons besoin de plus d’héroïnes! Ça tombe bien, Pénélope Bagieu nous en propose toute une ribambelle dans ce recueil
de bande dessinée. Voici des portraits de femmes qui ont été trop souvent oubliées par l’Histoire. Wu Zetian, Clémentine Dulait (la femme à barbe), les Mariposas, Margaret Hamilton, Nzinga, Josephina Van Gorkum… toutes finement racontées. On recommande chaudement !

Arsène Schrauwen

Ce beau volume édité par l’Association compile les trois parties auparavant auto-éditées par l’auteur en risographie. L’auteur nous plonge dans un récit inspiré par la vie de son grand père, ayant émigré aux colonies, tout droit débarqué d’un village flamand. Le récit démarre lors de l’embarquée du personnage sur le bateau et suit le personnage lors de son voyage. Arsène part retrouver son cousin, qu’il trouve en proie à un délire architectural d’envergure et va l’entraîner dans son aventure. L’auteur nous décrit cette histoire avec l’aide de tons bleus et rouges qui donnent beaucoup de force à l’ouvrage et effacent peu à peu les frontières entre la réalité et la fiction. On vous recommande ce livre qui est un véritable bijou graphique et narratif !

Cette ville te tuera

Ces bandes-dessinées publiées par Tatsumi entre 68 et 69 sont surprenantes par leur cohérence. La ville dont il est question nous est décrite au travers une série de personnages aux métiers divers, représentatifs d’une minorité, en marge d’une société rivée vers le progrès et vers une industrialisation massive. Des personnages au bord de l’implosion qui finiront tous par se laisser déborder par cette violence. Ce portrait amer qui rend perplexe son auteur des années après, rend hommage à la place importante qu’a tenue l’auteur dans le monde de la bande-dessinée.

Le programme immersion

Les éditions Matière reviennent avec un beau format qui nous plonge dans un récit sombre et SF. Des villes industrielles à enseignes désuètes sont parcourues par des personnages entre le songe et le réveil. Les cases sont rythmées par des passages entre les flashs et les hallucinations, balancées par des encrages élégants et des belles masses sombres. Quel est le but du programme EP1 et à quoi va aboutir la mission des deux agents? Une belle réussite, où on ne se lassera pas de contempler les images et se laisser entrainer dans cette fresque.

Allô, Dr Laura?

Le récit démarre lors d’une entrevue avec une chiromancienne, où celle-ci avait déclaré à l’auteure: “L’homme que vous pensez être votre père est peut être mort… Mais votre père est bien vivant”. Bien qu’au début elle ne prenne pas cette déclaration au sérieux, elle amène Nicole à s’interroger sur son histoire familiale et son enfance, ce qui va la conduire petit à petit sur le chemin des révélations. Avec beaucoup d’humour et de dérision, Nicole nous relate cette histoire très étonnante à plus d’un titre. Le style particulier de dessin de l’auteur, mêlant maladresse (due à son côté d.i.y) allié à beaucoup de précision dans les attitudes et détails des ambiances nous entraîne au cœur d’une comédie dramatique familiale avec la voix nasillarde du Docteur Laura comme toile de fond. Un portrait bouleversant, drôle et intime.

La maison aux insectes

“La maison aux insectes” est une compilation de courts récits signés Kazuo Umezu parus originellement entre 1968 et 1973 et jamais publiés en français jusqu’alors. L’auteur connu chez nous pour sa série “L’école emportée” est considéré à juste titre comme un maître du manga d’horreur. Le titre du livre fait référence à l’une des histoires celle d’une femme qui se transforme en insectes pour échapper à la violence de son mari maladivement jaloux. Au fil de ces transformations, elle va atteindre la forme de femme-araignée, restant immobile et muette. Ces récits mettent souvent en scène des scènes conjugales où bien souvent s’immisce une once de fantastique et d’étrangeté, donnant beaucoup de puissance à l’évocation. Dans ces fresques sombres, Umezu nous plonge dans des images envoûtantes, d’une grande subtilité et complexité graphique.

Undercurrent

Undercurrent a été publié en français pour la première fois en 2008. L’histoire se déroule dans une petite préfecture du Japon, dans laquelle la femme qui tient les bains du village vient d’être quittée par son mari. Les raisons de ce départ ne sont connues de personne et cet événement va constituer un point de rencontre pour toute une série de personnages autour desquels l’intrigue va s’articuler. Tout en finesse, Testuya Toyoda déploie les détails de l’intrigue qui nous permettront de comprendre ce qui relie ces personnages

Here

Richard McGuire poursuit un récit publié dans le magasine Raw en 1989 qui marqua son époque. Ce récit en six planches (par six cases) nous relatait l’histoire du coin d’une pièce au fil du temps. En prenant comme point d’ancrage un point de vue non- humain et en utilisant également les potentialités des outils de la bande-dessinée de manière originale, « Here » était devenu une référence pour de nombreux auteurs dont Chris Ware. Depuis lors Richard McGuire a poursuivi ses activités allant de l’animation au livre jeunesse et il nous surprend avec cette parution l’ayant occupé plus de dix ans. Il prolonge et développe le premier strip pour nous proposer une bande-dessinée de plus de 300 pages qui reprend le même système narratif. Graphiquement, il a opté pour un mélange de crayonné et de colorisation numérique qui fonctionne très bien. C’est un pari réussi qui se révèle être une expérience de lecture passionnante et une formidable réflexion sur la perception du temps.